Aliments transformés et maladies digestives

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LE MONDE | | Par Pascale Santi

Les aliments ultratransformés à l’origine de maladies digestives

Une étude pointe le lien entre ces produits industriels et des troubles digestifs, notamment le syndrome du côlon irritable.

FILE- This June 25, 2010, file photo, boxes of Kellogg's Froot Loops, Corn Pops, Apple Jacks, and Honey Smacks sit on the shelf of a Mt. Lebanon, Pa. The Kellogg Company is voluntarily recalling some of its Honey Smacks cereal after salmonella infected 73 people in 31 states. The Centers for Disease Control and Prevention says most of the outbreaks were in California, Massachusetts, New York and Pennsylvania. (AP Photo/Gene J. Puskar, File)

Gare aux aliments ultratransformés (AUT). Après une étude, publiée en février dans le British Medical Journal (BMJ), qui avait observé un lien entre la consommation de ce type d’aliments et le risque de cancer, l’association est cette fois faite avec l’augmentation des risques d’avoir des troubles gastro-intestinaux fonctionnels, principalement le syndrome du côlon irritable (SCI).

« Ce sont des troubles digestifs très fréquents, pour lesquels on ne retrouve pas de pathologie organique mais qui provoquent un inconfort digestif régulier », explique le docteur Chantal Julia (équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle, université Paris-XIII), qui a coordonné les travaux publiés vendredi 15 juin dans l’American Journal of Gastroenterology. Le plus fréquent, le syndrome du côlon irritable, touche entre 10 % et 15 % de la population. Parfois appelé colopathie fonctionnelle, il se caractérise par des malaises, des sensations douloureuses au ventre, des diarrhées ou de la constipation, en raison de la modification de la vitesse de passage des aliments dans le côlon.

Syndrome du côlon irritable

L’étude a porté sur les données alimentaires de 33 343 participants de la cohorte NutriNet-Santé. Ils ont rempli au moins trois questionnaires journaliers. Ce sont principalement des femmes (76,4 %), dont l’âge moyen était de 50,4 ans. Elles consommaient en moyenne 16 % d’aliments ultratransformés, en volume, correspondant à un apport énergétique total de 33 %. Les personnes plus jeunes, vivant seules, ayant des revenus plus faibles, un indice de masse corporel (IMC) plus élevé et un niveau d’activité physique plus faible, consommaient davantage d’aliments ultratransformés. Sur l’échantillon total, 10,5 % souffraient du syndrome du côlon irritable. « Cette étude suggère une association entre la consommation de ces aliments et cette pathologie », note le docteur Julia. Et une augmentation de la consommation de…                             L’accès à la totalité de l’article est protégé !

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